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Croyances magiques et rites de protection

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Communauté de Communes du Pays de Barr - Les Ateliers de la Seigneurie - 2017
Commissaires de l'exposition : Pierre JACOB, Gérard LESER, Raymond HEIDINGER | Directrice des Ateliers de la Seigneurie : Sophie REEB
Réalisation : Blackblitz - digital strategy / Cheffe de projet : Josy Coutret - Marketing territorial


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Amulettes magico-religieuses à usage des femmes enceintes

Deux Billets représentant la Vraie Grandeur de la Vierge Marie. Ils étaient posés à même la peau de la femme enceinte, lors de l'accouchement pour obtenir une heureuse délivrance. Ces billets du 18e dureront jusqu'à la fin du 19e siècle.

Tuile de protection

Il est probable qu'à la fin du Moyen Âge beaucoup de fermes alsaciennes avaient sur le toit une tuile de protection. Comme le montre les traces de suie sur la tuile exposée, elle devait être placée tout près de la cheminée. On craignait alors que les sorcières, une fois le feu éteint, ne rentrent à l'intérieur de l'habitation par la cheminée. Le monogramme "IHS" qui y figure et l'arbre de vie (le rameau à 7 branches) sont les symboles les plus utilisés sur ces tuiles. Mais on peut également y trouver une simple croix ou un poisson.

A première vue, les nombreuses feuilles qui y figurent sont un simple décor végétal. Mais en y regardant de plus près, elles forment des groupes bien distincts de 5, 7, 10, 28, 29 feuilles. Tous ces nombres se retrouvent avec des sens précis, soit dans l'Apocalypse de saint Jean soit dans la Kabbale.

5 est le symbole de la vie, mais aussi de la mort dans le monde celtique.

7 nombre est attribué à Jésus dans l'Apocalypse : "et au pied du trône se tenait un agneau qui avait 7 cornes et 7 yeux". (7 feuilles entourent le IHS)

10 est dans la Kabbale le nombre attribué à Dieu. (Jévé en hébreu).

28 est la somme théosophique du chiffre 7 (1+2+3+4+5+6+7), qui symbolise les 7 jours de la création du monde et aussi les 7 jours de la fin du monde dans l'Apocalypse de Saint Jean (28 est un nombre parfait comme Dieu). Mais 28 est également le nombre du renouvellement de la nature (lunaison), ainsi que le nombre de la fécondité (cycle menstruel de la femme). Quant au 29, c'est tout aussi simplement le nombre de membres du tribunal de l'Apocalypse devant lequel comparaîtront tous les vivants et les morts ! Simple décor végétal ou mystérieuse arcane kabbalistique, de débat est ouvert !

Ex voto en forme de crapeau

Au Moyen Âge, le crapaud représentait le Diable et les sorcières. Bave, urine, peau, os réduit en poudre, tout servait aux sorcières pour la fabrication des potions magiques. La seule présence d'un crapaud dans ou autour d'une ferme, pouvait faire accuser ses occupants de sorcellerie ! Il a surtout été la victime de la stupidité des hommes. Mais depuis l'Antiquité, le crapaud est assimilé à la matrice de la femme et donc à sa fécondité. Cela explique le grand nombre de représentations de crapauds dans les pèlerinages. Femme désirant un enfant, ou mère remerciant pour un heureux accouchement, le crapaud était déposé en demande ou en remerciement d'un voeu auprès de la divinité protectrice du lieu.

Les « Breverl »

Les Breverl sont des amulettes de protection que l'on portait sur soi, sous l'oreiller du berceau, ou derrière une poutre de la maison. Leur nom vient du latin "breve" qui signifie "lettre" (Brief, en allemand).

En 1635, le pape Urbain VIII accorde par un bref aux Capucins de Rome, le droit d'émettre des billets de protection. Le bref papal précise "Se portandum ad gloriam Del contra Daemones ...". Ce qui signifie que ces billets sont à porter à la gloire de Dieu contre les Démons.

Les billets de protection existent dans presque toutes les civilisations du monde. Ceux présentés ici (à part une amulette musulmane) font partie de la sphère germanophone de l'Europe.

Dans ces régions, on leur donne les noms de: G'weith's Kissele (petit coussin) ou Teufelsgeissel (fouet du Diable)

Un breverl se présentait sous la forme d'une feuille de papier qui, après pliage ressemblait à une petite pochette. L'intérieur d'un breverl était orné de 8 gravures de Saints ou de Saintes. Le 9ème rectangle (celui du centre) était rempli de toute une série d'objets et de plantes bénites. Chacun de ces composants avait un rôle prophylactique. Le propriétaire du billet devait être préservé de toute maladie, catastrophe climatique et surtout le protéger du Diable. Une fois plié, le berverl était inséré dans un étui métallique ou une pochette en tissu. Pour qu'un breverl garde sa puissance magique, il ne devait jamais être couvert et son possesseur devait en ignorer son contenu.

Il semble que les breverl ne soient absolument pas connus par les historiens alsaciens. Pourtant, en quelques années, nous en avons trouvé pas moins de 6, sur les marchés aux puces de la région.

Espérons que cette exposition fasse surgir d'autres exemplaires pour apporter un éclairage nouveau dans un domaine oublié de notre patrimoine alsacien.

Billets à avaler

Planche de schluckbildchen (billets à avaler). Découpés en infimes fragments ils étaient mélangés à la nourriture des hommes et du bétail, l'image de la Vierge était censée les protéger.

Vierges à gratter

Schabmadonna ou Vierge à gratter d'EINSIEDELN.

La poussière que l'on grattait sur le devant la Vierge était mélangée aux aliments et mangée, dans l'espoir de guérison ou pour éviter les maladies.

Billet de protection

Fraiskestte

Utilisées, aussi bien pour être accrochées au cou des enfants, lors d'une maladie, que dans l'étable pour protéger le bétail, les Fraiskettes sont l'exemple parfait des croyances religieuses, mais aussi magiques, de nos parents. Ossements, vertèbres de serpents, poils de blaireau se mélangent avec les graines de buis, représentant les grains d'un chapelet, et un crucifix. Ils assuraient une double protection, religieuse et magique. Les 2 pfennigs datés de 1897 montrent que cet usage a probablement subsisté jusqu'au début du 20e siècle.

Bonnet de la Saint Valentin

Fraisenbaubchen ou Bonnet de la Saint Valentin. A mettre sur la tête du malade en cas de crise d'épilepsie. Rouffach était au Moyen Âge, un centre de soins réputé dans toute l'Europe pour soigner l'épilepsie. Ces bonnets étaient, à coup sûr, en usage en Alsace.

Les « Fatschenkind »

Dans l'Évangile de saint LUC chapitre 2 verset 7, il est dit: "Et n'ayant pas trouvé de place dans une hostellerie, Marie emmaillota l'enfant et le coucha dans une crèche." Dès le Moyen Âge les religieuses, lors de la prise de voile, recevaient un anneau symbolisant leur union avec Jésus. Il était d'usage, à l'occasion de cette cérémonie, de leur offrir une petite poupée rappelant, d'une part l'enfant qu'elles ne pouvaient plus avoir (d'où leur nom de Trösterlein = Petite consolation) et, d'autre part, le mari qu'elles s'étaient choisi. Ces petites poupées étaient conservées dans leur cellule toute leur vie. Dans certaines contrées d'Allemagne, il était d'usage de placer, pour Noël, une petite poupée emmaillotée sous le sapin ou dans le Gotteswinckel (le coin du Bon Dieu), de prier et de chanter devant elle.

Pain de Sainte Agathe

Les pains de Sainte Agathe représentent les seins arrachés lors de son martyr. En Alsace, ils étaient bénis le 5 février, jour anniversaire de la sainte. Ils étaient posés, avec les billets du même nom, sur une poutre de la charpente, pour protéger la maison de la foudre et de l'incendie. Plusieurs paroisses d'Alsace, au patronyme de la sainte, perpétuent encore aujourd'hui cette tradition.

Ampoule du Pélerin, trouvée en Alsace

Lors du départ d'un pèlerin pour Compostelle, une messe d'actions de grâces était célébrée dans sa paroisse pour lui souhaiter bon voyage.

En compensation, le prêtre lui demandait de rapporter un peu d'eau bénite qui sera versée dans les fonds baptismaux et les bénitiers de son église.

Les ampoules de pèlerin sont en plomb pour qu'une fois l'eau prélevée à Compostelle, il n'y ait plus qu'à marteler le haut de l'ampoule pour en assurer son étanchéité.

Les 2 anses permettaient de l'accrocher au cou, comme une médaille.